Opacité de l’oeil, un problème récurrent du mouton

Il est très fréquent qu’un mouton se retrouve en quelques jours avec un œil blanc. Alors qu’aucune pathologie n’affectait ses yeux au préalable, la cornée devient opaque et blanchâtre. L’animal atteint de cette opacité de l’oeil semble aveugle de l’œil concerné. L’œil est sensible, la paupière légèrement plus fermée que celle du côté sain. Cette gêne peut aussi être accompagnée d’écoulement.

 

Modification de la pression intra-oculaire: la cause du problème…

Lors du premier cas constaté en mon troupeau, le bélier affecté d’un oeil blanc semblait souffrir. Son œil coulait nettement. Après avoir pris conseil auprès de différents vétérinaires, dont un spécialiste en ophtalmologie animale, il est ressorti que ce problème d’opacité de l’oeil était du à un changement de pression intraoculaire.

Les béliers plus affectés

Les moutons et tout spécialement les béliers, affectionnent les coups de tête. Un choc peut affecter un œil en modifiant l’équilibre des pressions à l’intérieur de ses structures.  L’œil atteint réagit alors par cette opacité accompagnée éventuellement d’écoulement. Si ce problème survient plus fréquemment chez les béliers, il n’est pas rare non plus chez les brebis. 

Au cours de ces cinq dernières années, les cas d’opacité de l’oeil furent relativement nombreux. Environ trois à cinq moutons présentant ce problème annuellement. Principalement des béliers, souffrant pour la plupart de troubles à l’œil droit. Bien entendu aussi quelques cas de brebis, dans une proportion nettement moindre. A vue de nez, moins du quart des cas, dont la dernière, Tulipe, atteinte à l’œil gauche.

Du côté vétérinaire: des gouttes …

Après différentes suggestions vétérinaires, l’auxiliaire médicamenteux retenu est un produit à administrer dans l’œil sous forme de gouttes. De la spersacarpine à 2%. Il semblerait que ce médicament contribue au rétablissement des bonnes pressions intraoculaires sans risque d’atteinte de l’œil dans le cas d’un faux diagnostic.

 

Les pommades avec corticoïdes ont été  évitées au cas où l’œil serait légèrement blessé. Etant donné la possible lésion de la surface cornée de l’œil par une blessure, l’emploi des corticoïdes paraît contre-indiqué. En effet, certaines toutes petites blessures passent inaperçues  à un examen rapide de l’œil, 

L’essentiel des produits est à administrer quotidiennement, voire deux fois par jour. C’est aussi le cas des gouttes de spersacarpine. Dans le cadre de la gestion du troupeau à la belle saison, cette posologie ne peut pas être suivie. En effet, les moutons sont répartis sur leurs parcelles d’entretien, ce qui implique beaucoup de temps passé sur les routes pour les visiter. Etant donné l’éloignement de ces terrains, il est donc impossible de passer à cette fréquence pour administrer les soins. Reste la possibilité de ramener les moutons atteints à la maison. Mais là encore, l’absence d’infrastructure adaptée pendant la saison de pâturage complique l’organisation de ce retour.

Et aussi un suivi ostéopathique

Il a donc fallu alléger la posologie et se contenter de l’application des gouttes tous les deux jours voire moins parfois. Il semble que ce traitement fasse effet malgré tout. Les saisons passées, les moutons atteints de ce problème à l’œil furent tous accompagnés vers la guérison par ces gouttes et un suivi ostéopathique. Malgré un pronostic vétérinaire réservé, la combinaison de ces deux actions a toujours permis à nos moutons de retrouver l’aspect totalement sain de leur œil devenu blanc.

Plus récemment, certains de nos moutons ont été loués à des particuliers désirant faire entretenir leur terrain par quelques moutons. Ces clients privés s’engagent à fournir la totalité des soins pendant toute la durée  du pâturage des moutons chez eux. La bergère alors ne passe plus. Les moutons dépendent entièrement des personnes qui les accueillent. Comme il peut être difficile de les attraper au quotidien pour des bergers non expérimentés, il faut alors développer d’autres stratégies pour l’accompagnement de pathologies légères comme ces cas de dégénérescence oculaire.

De l’ostéopathie à distance…

Ce fut le cas du bélier Polar. Loué alors que son œil droit le faisait souffrir, il reçut quelques gouttes de spersacarpine les jours précédant son départ jusqu’à son arrivée dans sa « maison d’été ». Quelques jours plus tard, un échange de messages m’avertissait de l’ampleur de sa gêne oculaire. A priori, photo à l’appui, Polar était toujours bien affecté. L’œil était toujours blanc, relativement fermé et il coulait.

Le traitement ostéopathique à distance a donc été le seul moyen mis en place. Soit un traitement énergétique dont cet article ne développera pas la méthode, mais qui semble atteindre sa cible.

Déjà par le passé, le traitement ostéopathique quand nécessaire était effectué à distance proche pour des raisons de commodité. De cette manière douce, le patient évitait de « gigoter » pour se libérer. Ainsi, à distance, sans contrainte et sans stress, étaient obtenus un gain de détente pour l’animal et un gain de concentration pour l’ostéopathe.

La nouvelle formule de location a donc agit comme un moteur supplémentaire pour augmenter la distance entre le patient et le praticien. D’un traitement à distance à proximité de l’animal dans la parcelle, la bergère-ostéopathe est passée à un traitement à distance de plusieurs dizaines de kilomètres. Juste une étape à franchir dans l’évolution de la méthode. Les échanges de photos entre la bergère-ostéopathe et le client ont permis de suivre notre bélier sur le chemin de la guérison.

 

Autres cas à l’appui…

Un autre cas a été celui de Jerry, vendu l’an passé. Sa nouvelle propriétaire m’ayant informée du problème à l’œil droit de son bélier, je mis en place le même traitement que pour Polar. Même évolution jusqu’à guérison complète de l’œil, sans autre accompagnement que le traitement ostéopathique à distance. La dernière en date fut notre brebis Tulipe gênée sur son œil gauche (voir photos ci-dessus).

 

Une guérison spontanée?

Bien entendu, il reste la probabilité d’une guérison spontanée. Toutefois, ces derniers animaux, Polar, Jerry et Tulipe souffraient depuis plusieurs semaines sans signe de rémission. Polar et Tulipe avaient reçu de la spersacarpine qui ne semblait pas faire effet. Jerry n’en a pas bénéficié. L’action ostéopathique pour ces trois moutons a permis une guérison de l’œil en une semaine en moyenne pour ces trois cas.

 

 

 

 

 

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