Parmi ceux qui ont largement contribué à l’établissement du génome du troupeau de Ouessant d’ailleurs, notre bélier le plus familier: Berbec. En effet, ce beau brun a probablement figuré sur la liste de nos principaux béliers reproducteurs pendant une ou deux saisons. « Probablement », car il s’agit des premières années pendant lesquelles la reproduction du troupeau n’était pas cadrée par la bergère. Pas de suivi, pas de notes, seulement de beaux agneaux en bonne santé pour permettre l’entretien des parcelles à charge. Mais les béliers adultes n’étant que peu nombreux, l’absence de concurrence a laissé les coudées franches à Berbec. Et dans les quelques affrontements entre béliers observés, Berbec semblait avoir la situation bien en mains!
La petite histoire de Berbec…
Berbec fut notre second agneau. Issu de notre toute première brebis fondatrice Florette, il est né pour devenir le quatrième mouton de notre « troupeau ». Florette était brune également. Le père de Berbec, Zépinard, était noir et donc de toute évidence porteur du gène récessif induisant la couleur brune.
Ce petit agneau tant attendu (même si on les aime tous, quand on a trois moutons, on les regarde respirer!) est né noir. Mais d’un noir « bizarre » qui a rapidement éclairci au bout d’une petite semaine. Effectivement ce mouton noir « bizarre » était brun.
Berbec est né au printemps 2013, au démarrage de notre activité d’éco-pâturage. Les naissances de Berbec et de notre société écoparcelle ont été concomitantes! Ainsi, quelques semaines après la naissance de Berbec, le troupeau s’est étoffé de plusieurs dizaines de moutons achetées principalement auprès d’un éleveur valaisan, mais aussi auprès de plusieurs petits éleveurs amateurs en Suisse romande.
Pour des raisons d’incompatibilité de caractère, le père de Berbec a été castré avant la saison de reproduction suivante. Parmi les différents moutons acquis, un seul bélier adulte, lui aussi bélier reproducteur incontournable qui aura bientôt son post. Il s’agit de Julius. Il est indéniable que le premier automne de Berbec fut la saison de reproduction exclusive de Julius. Aucune concurrence, à part toute une série d’agneaux du printemps dont notre Berbec.
Puis, nombre des agneaux du printemps 2013 furent vendus. Berbec fut rapidement le plus grand en âge et en taille. Malgré l’énergie de Julius (lire https://www.ouessant-d-ailleurs.ch/julius-le-belier-fondateur-du-troupeau-chez-ouessant-dailleurs/), il s’est imposé.
Le grand Berbec
Ce qui fut l’avantage de Berbec toute une saison est actuellement son principal facteur d’exclusion des lots de reproduction. Sa taille. Sans être immense, ses 53 cm et quelques 25 kilos sont de trop pour continuer à oeuvrer au façonnement de notre troupeau.
Son cornage, trop proche de la tête et enroulé, constitue un second motif de discrimination. D’ailleurs, son cornage est si serré qu’il lui enserre le cou. Afin d’optimiser son confort, Berbec a subi l’an passé un peu de « chirurgie esthétique » qui a consisté en un rabotement sous sédation chez le vétérinaire de l’intérieur de ses cornes afin de libérer un peu de place pour le cou.
Sinon, fait majeur pour la sélection des membres du troupeau: pas de pendeloques chez Berbec. Donc une descendance sans pendeloque également. Par ailleurs, une jolie cravate, de bons pieds et de bons aplombs. Et n’oublions pas de mentionner un caractère exceptionnellement doux avec l’humain.
Gentil comme un berbec
Effectivement, Berbec est comme un chien. D’ailleurs le vrai chien ne l’effraie que peu!! Curieux et confiant en l’humain, il suit sa bergère dans la plupart des situations qui se présentent, à moins que son appétit ne le mène vers d’autres centres d’intérêts. Il va chez le vétérinaire en laisse, attend sagement dans la salle d’attente. Il ne cogne pas non plus, pour cela il a des congénères.
Bref, un bélier bien posé qui, bien que ne présentant plus d’intérêt pour la reproduction et l’évolution du troupeau, restera chez Ouessant d’ailleurs. Berbec c’est un bon copain pour les autres béliers et pour la bergère qu’il n’oublie jamais de saluer lors de ses visites. C’est aussi un bon meneur de troupeau quand il est sur nos parcelles d’entretien. En bélier d’expérience, il saute dans le véhicule sans rechigner quand il faut charger le troupeau en vue d’un déplacement qui ne peut pas se faire à pied (voir première photo).
Et pour la reproduction dans les teintes brunes, voici Kurbis acquis cet automne en Suisse alémanique. A bientôt une année et à trente petits centimètres, il se présente comme un très joli bélier reproducteur potentiel. Son cornage ne devrait pas l’évincer. Il est le demi-frère de la jolie Koala (lire https://www.ouessant-d-ailleurs.ch/agnelles-d-ouessant-miniatures/ ), issu du même père.
Et que n’ai-je pas dit sur Berbec? Ah oui, Berbec veut dire « bélier » en roumain… Clin d’oeil d’une famille franco.roumaine…